Expérience
Les repères historiques
XIXème siècle en Valais
Les tensions sont extrêmes dans le canton du Valais. Deux camps s’opposent avec violence.Les aristocrates haut-valaisans veulent garder le pouvoir politique sans partage. Ils sont soutenus par l’évêque et le clergé qui craignent que les idées de liberté et d’égalité éloignent les fidèles de la foi et leur fassent perdre leur pouvoir. C’est le camp des conservateurs appelé Vieille Suisse.
Les bourgeois, plutôt aisés du Bas-Valais, rêvent d’une nouvelle société dans laquelle se développe la démocratie représentative. Ils réclament l’égalité au parlement cantonal, une meilleure formation scolaire et la liberté de créer leurs entreprises. Ce sont des libéraux. Dans leurs rangs, on trouve également des éléments plus extrêmes, - les radicaux - qui s’opposent plus frontalement au pouvoir temporel du clergé. C’est le camp des libéraux/radicaux appelé Jeune Suisse. Ces tensions connaissent leur apogée lors du combat du Trient du 21 mai 1844. A l’aube, les libéraux de la Jeune Suisse partent de Martigny avec 600 hommes. Arrivés à la hauteur des Iles, la troupe se divise en deux bras. L’un quitte la grand ‘route et se dirige vers l’embouchure du Trient pour le passer à gué et ensuite remonter sur la rive gauche. L’autre colonne doit attaquer le pont en longeant le Mont d’Otan. Mais en embuscade dans les Tsarfas, entre Vernayaz et Gueuroz, cachés derrière les hauts murs bordant le Trient ou encore camouflés vers le pont couvert, les
conservateurs de Salvan renforcés par 500 hommes venus du Val d’Illiez, tendent un guet-apens aux soldats de la Jeune Suisse.
Lorsque les libéraux qui longeaient le Mont d’Otan arrivent à la hauteur de la Verrerie, ils sont assaillis d’une grêle de balles envoyées par les carabiniers de la Vieille Suisse. De leurs positions dominantes, les conservateurs sont protégés des balles.
L’autre partie de la troupe libérale qui devait prendre à revers l’ennemi conservateur n’arrive pas à temps, et c’est la débandade. Quelques soldats libéraux parviennent à se positionner dans le village de Vernayaz où un incendie se déclare.
Ce combat marque la victoire du clan conservateur de la Vieille Suisse sur le clan libéral de la Jeune Suisse. Mais les bruits de bottes du Sonderbund résonnent déjà dans le canton. L’instauration de la Suisse moderne, grâce à l’engagement pacifiste du général Dufour, verra le jour en 1848. Dès lors, la Suisse ne connaît plus de guerre civile. La négociation et le consensus guident désormais la marche du pays.